vendredi 15 avril 2011

Delhi, dernière étape de notre voyage !



Nous voyageons de Rishikesh à Delhi en taxi, une Ambassador décorée de jolis rideaux aux fenêtres. Au cours de ce trajet, il nous arrive d'avoir la peur au ventre, car notre chauffeur emprunte une autoroute en contre-sens; heureusement, il réussit à éviter plusieurs face-à- face. Nous faisons un arrêt pour remplacer un pneu dont la semelle est en train de se décoller.


Lors de notre arrivée à Delhi, pris dans les embouteillages, nous suivons pendant un bon moment une belle brochette d'indiens, couleur locale, assis à l'arrière d'un auto-rickshaw et subissant le mal des transports !!! 


Le taxi qui nous amène de Rishikesh nous dépose dans le quartier de Paharganj, rendez-vous des voyageurs à petit budget, situé entre le vieux et le nouveau Delhi, où nous logeons 6 jours.

Delhi, capitale indisciplinée, est bien entendu bondée, exaspérante, polluée, extrême et trépidante.


Toutefois, d'impressionnants travaux ont été réalisés à l'occasion des Jeux du Commonwealth de 2010. Parmi ces nouvelles infrastructures figurent le village des jeux (65ha), un métro tout neuf et un aéroport capable de gérer 60 millions de passagers par année.

Nous avons utilisé le métro, de fabrication québécoise, pour nous diriger dans les banlieues et y découvrir l'expansion de la ville. Notez l'utilisation courante de chars à bœufs, côtoyant le métro ultra moderne.

À chaque nouvelle station, une grande cité d'immeubles modernes à plusieurs étages, plantée au milieu de nul part. L'indien moyen y découvre le confort dans la ville nouvelle !!!




Nous n'avons pas spécialement le goût de visiter les monuments anciens de la ville, puisque nous en avons déjà beaucoup visités durant nos cinq mois dans le pays, mais pour occuper une journée, nous optons pour un tour de ville 100% indien, proposé par notre hôtel.

Rendez-vous à 9 hres du matin pour le départ de notre tour guidé. Après une attente d'une heure sur le trottoir, arrive le bus qui n'a plus de places assises. Le guide nous accompagne à bord d'un auto-rickshaw et nous nous rendons au temple de Birla mandir, un édifice de style orissais, évoquant un gros gâteau rouge à la crème, érigé en 1938 et inauguré par Gandhi. C'est un lieu ouvert à toutes les castes et une pancarte indique " Tout le monde est bienvenu ".


Après cette visite, nous finissons par obtenir une place dans un autre bus et perdre, par la même occasion, notre « guide » qui ne parlait que le Hindi, semble-t-il !! Après plusieurs détours dans un quartier non loin de là, nous nous arrêtons près d'un hôtel pour embarquer d'autres touristes indiens. Le tour commence enfin et il est maintenant 11h 30.

Du bus, nous voyons certains monuments, tels la India gate, un peu arc de triomphe des Champs-Elysées à l'indienne.


Arrêt non loin du Parlement, énorme bâtisse circulaire de 171 m de diamètre, entourée de 144 colonnes.


Indira gandhi smriti:

Ancienne résidence de Indira Gandhi, devenue musée, renferme objets, photos et coupures de journaux, ainsi que quelques-uns de ses effets personnels, dont le sari qu'elle portait lors de son assassinat en 1984. Une autre partie est dédiée à son fils Rajiv, assassiné en 1991 par un kamikaze. A la sortie de la maison, le dernier endroit foulé par Indira Gandhi, avant d'être abattue, est indiqué par une allée recouverte de verre.


Temple du lotus (temple Bahaï):

Cet étonnant temple Bahaï, dessiné en 1986 par un architecte irano-canadien, reproduit la forme d'une fleur de lotus avec 27 pétales en marbre blanc. Il est entouré de 9 bassins.

Le refus des préjugés et la paix universelle font partie des principes du Bahaïsme. Le temple accueille les adeptes de toutes confessions pour prier et méditer en silence, selon leur propre croyance. Cette religion, vieille de seulement 150 ans, préconise un syncrétisme religieux qui vénère tous les prophètes des grandes religions et met en avant, entre autres, des principes de vérité, d'unité et de paix universelle.

Voici le message de Baha'u'llah ,une des figures emblématiques du bahaïsme, en guise de réflexion : « Ce n'est point d'aimer son propre pays qu'il convient de glorifier, c'est d'aimer le monde entier. La terre n'est qu'un seul pays et tous les hommes en sont les citoyens. »


Le Raj Ghât:

C'est ici que fut incinéré le Mahatma Gandi, le 31 janvier 1948. Le monument commémoratif en lui -même est très sobre, mais les indiens défilent sans discontinuer, afin de rendre hommage au Père de la nation. Atmosphère de recueillement particulièrement touchante.


Journée de visite au Akshardham temple :

Il ne faut surtout pas manquer la visite du somptueux temple Akshardham, à la périphérie de Delhi. Inauguré en 2005, l'édifice en grès rose et marbre blanc importé d'Italie, abrite 20 000 divinités finement sculptées et mêle des éléments des architectures traditionnelles de l'Orissa, du Gujarat, de l'empire Moghol et du Rajasthan. À noter que les statues, représentant les différents gurus, sont recouvertes de feuilles d'or et que beaucoup de pierres semi-précieuses ont été utilisées dans la réalisation des différentes œuvres. C'est un peu comme un Taj Mahal du 21 ème siècle, de par son coût et sa démesure.


Pour donner une meilleure idée de ce temple, qu'il n'est pas permis de photographier sur le terrain même, nous joignons une courte vidéo trouvée sur internet.

http://youtu.be/UFolK-Mwtps

C'est le 15 avril que nous nous rendons à l'aéroport. Comme il nous est souvent arrivé durant ce voyage, nous sommes partagés entre des sentiments différents. D'une part la joie de retourner dans nos pays respectifs et y retrouver parents et amis; d'autre part, nous quitter après une si grande aventure.


Épilogue...

Nous avons reçu plusieurs commentaires de personnes nous disant que notre blog donnait l'envie de voyager en Inde. À ce stade-ci, nous pensons important d'apporter quelques informations supplémentaires.

Jusqu'à date, nous vous avons présenté le beau côté de l'Inde. Il faut savoir que prendre la décision de visiter ce pays implique d'accepter de se laisser déstabiliser. Habituellement, en voyage, on vit le dépaysement, mais jamais comme dans cette contrée.

Nous avons choisi le moyen le plus difficile pour voyager, soit les transports en commun locaux. Les passagers sont entassés comme des sardines dans les bus et les trains de deuxième classe. Ceux-ci semblent dater de l'occupation britannique, tant ils apparaissent vieux et inconfortables.

Il est possible de visiter l'Inde en voyage organisé, ce qui évite plusieurs de ces désagréments, mais c'est une approche différente d'un pays que de loger dans les hôtels 5 étoiles et utiliser des bus climatisés.

Nous avons été ébranlés de croiser tant de pauvreté, pour ne pas dire de misère, alors qu'on nous soutient que l'Inde est un pays riche.

Nous avons été touchés par plusieurs types de pollution.

1- Pollution matérielle : on aperçoit des déchets un peu partout, les poubelles étant inexistantes. La rue et la nature deviennent alors des poubelles. Il ne pleut pas pendant plusieurs mois, les rues ne sont pas lavées, des nuages de poussière sont provoqués par la circulation.

2- Pollution sonore : le bruit est omniprésent. Une des rares règles de circulation, c'est de klaxonner lorsqu'un véhicule en dépasse un autre. On peut lire à l'arrière des véhicules: « SVP, klaxonnez », et veuillez nous croire qu'ils ne s'en privent pas. Les conducteurs les actionnent pour annoncer leur intention de doubler et le font tant que la manœuvre n'est pas terminée.

3- Pollution malodorante. Les égouts d'eaux usées sont à ciel ouvert, les ruisseaux et rivières sont fréquemment de véritables égouts, les indiens urinent n'importe où, imaginez les odeurs fortes que tout cela entraîne. Les vaches sacrées errent dans les rues des villes et font évidemment leurs besoins, attention où on met les pieds...

Bien sur, à côté de tout cela, l'Inde regorge de trésors qui valent la peine d'être vus et nous fait vivre une dimension intense de l'insolite.

samedi 9 avril 2011

Rishikesh, ultime contact avec le Gange


En Février 1968, Rishikesh fit la une des journaux du monde entier, quand les 4 Beatles et leurs compagnes séjournèrent au Maharishi Ashram, à la découverte de la méditation transcendantale. Cet ashram a été abandonné en 1997.

Depuis, « la capitale mondiale du yoga » ne cesse d'accueillir, aux côtés de milliers de sages, des Occidentaux à la recherche de leur propre identité et pour certains, désireux de s'initier au yoga et à la méditation.


Pour nous, Rishikesh est le dernier contact avec le Gange sacré et constitue un autre coin paisible et propice au repos de l'âme. Nous résidons dans le quartier de Lakshman Jhula et tout comme à Haridwar, la ville voisine, nous retrouvons une quantité innombrable d'ashrams, installés ici dans un décor de forêts luxuriantes.


Du pont suspendu, nous avons une belle vue sur le gigantesques temple à 13 étages de Swarg Niwas, qui semble tout droit sorti d'un conte. Il renferme, à chaque niveau, des dizaines de sanctuaires consacrés aux divinités hindoues.
 









Un dernier petit clin d'œil à nos amies les vaches sacrées, méditant sur le passage. Parfois, il y a embouteillage quand des centaines de pèlerins veulent passer, car pas question de toucher l'animal !!!


Une agréable promenade de 2 km le long du fleuve nous mène à la communauté spirituelle de Swarg Ashram. À l'intérieur du gigantesque ashram principal, nous retrouvons des centaines d'effigies de divinités, ainsi que de magnifiques figuiers; en sortant, nous écoutons un musicien de rue aveugle.


Nous prenons un ultime bain purificateur dans les eaux glacées du Gange, en entier pour l'un, sur la pointe des pieds pour l'autre !!!! À noter qu'ici, l'eau est très froide et que le courant est fort, nous sommes toujours près de la source du glacier...


Nous finissons la journée en assistant à la dernière « ganga aarti » de notre voyage, devant la statue du beau Shiva.


 

Le lendemain, nous visitons les petites plages de sable, situées dans un lieu paisible, à une demi-heure de marche de notre hôtel, et comme Joël aime les bains bien frais, nous renouvelons l'opération du bain purificateur qui sera cette fois-ci le dernier !!! de l'eau jusqu'aux genoux pour Pierre, whouaa!!!!c'est rare!!!


Ces quelques 20 jours passés aux sources du Gange ont été bienfaiteurs après ce périple de 4 mois et demi sur les routes de l'Inde. Le retour nous appelle et nous partons pour Delhi.

Le prochain blog traitera de Delhi, capitale politique de l'Inde, de notre départ vers nos pays respectifs, ainsi que nos impressions de voyage …. 

dimanche 3 avril 2011

Uttarkashi, au plus près des sources du Gange



Uttarkashi est une petite ville nichée dans la montagne, à 1158m. d'altitude, au nord du Garhwal.



Nous choisissons un hôtel situé a l'écart de la ville, équipé d'un balcon avec vue sur le grand torrent que forme le Gange et les sommets enneigés de l'Himalaya au lointain. Nous respirons à pleins poumons l'air pur et frais de la montagne. Pour nous, cet hôtel est très luxueux et profitons à plein de son confort.


Une randonnée improvisée, partant d'une route en face de notre hôtel, nous permet de découvrir de jolis panoramas, 


de belles demeures anciennes 


 et d'adorables villageois très accueillants. 


En chemin, nous sommes invités à boire le thé et à déjeuner, dans le dernier village du haut de la montagne.


Les cultures en terrasses, sculptées par la main de l' homme, ajoutent aux lieux des touches de couleurs féeriques. De ces paysages s'écoule une grande douceur de vivre. Le cœur léger mais les jambes lourdes, nous redescendons vers notre hôtel pour une bonne nuit de repos, en nous laissant bercer par le chant du torrent.


Nous faisons d'autres randonnées dans les environs, comme celle qui nous mène à un sangam (confluent de deux rivières). Nous y faisons encore des rencontres sur le bord de la route. 



Dans une autre vallée, nous partons à la découverte d'un petit lac à une heure de marche de la route. Le sentier serpente dans une foret de rhododendrons géants, parés d'innombrables bouquets de fleurs aux couleurs pourpres. Au loin, dans un ciel bleu azur, se dessinent les sommets enneigés de la chaine Himalayenne, à 120 km de la Chine. Des paysages à couper le souffle!!!



En bus et en 4x4, nous grimpons toujours plus haut sur ces routes de montagne accidentées, toujours plus près du glacier du Gaumukh, d'où jaillit la source du Gange. L'accès étant fermé pour raison hivernale, nous nous arrêterons à Gangnani, à 50 km du lieu sacré. Nous profitons de cette courte halte pour nous baigner dans des bains d'eau soufrée très chaude, pour ensuite redescendre vers Uttarkashi. 

 









En marchant sur la rue, pour aller manger, nous rencontrons un swâmi ( mot sanscrit qui signifie celui qui sait, qui est maître de lui-même ou encore libre des sens ) qui c'est installé à Uttarkashi, après 26 ans passés auprès de Osho, dans son ashram de Bombay. Ce swâmi nous invite à aller le rencontrer chez-lui pour échanger. Cet événement nous fait vivre une autre expérience de synchronicité. Je rends visite à ce swâmi à trois reprises et je suis saisi par sa grande simplicité et sérénité. 


Bien entendu, avant de partir, Joël prends un bain glacé, car le Gange a des vertus purificatrices, surtout si près de sa source!!! Sorti de l'eau, la peau est douce comme celle d'un bébé.


Huit jours réparateurs à Uttarkashi, quel merveilleux séjour. Nous pourrions demeurer plus longtemps, mais la fin du voyage se présente et nous voulons faire une halte à Rishikesh, autre ville sacrée, avant notre retour vers Dehli. Ce sera l'objet de notre prochain blog.