samedi 18 décembre 2010

Fort Kochi et ses carrelets chinois


De Alleppey, nous prenons un bus qui nous amène d'abord à Ernakulam et ensuite à Fort Kochi, plus agréable pour séjourner. En effet, Ernakulam est une grande ville commerciale moderne où les touristes y passent surtout pour magasiner et prendre des correspondances de bus ou de trains.

Fort Kochi a attiré sur ses côtes marchands et explorateurs pendant plus de 600 ans et on y retrouve plusieurs vestiges de ces temps anciens, dont plusieurs anciennes demeures qui ne sont malheureusement pas très entretenues et qui mériteraient d'être mises en valeur.













Les carrelets chinois sont l'attraction principale de l'endroit. Il s'agit de gigantesques filets de pêche ressemblant à des toiles d'araignées, essentiellement utilisés à marée haute et nécessitant plusieurs hommes pour les manœuvrer. Aujourd'hui, ils ne sont à Kochi que des attractions touristiques, ils ne fonctionnent que lorsque des touristes paient pour les voir en opération. Après les photos, ci-joint 2 petits vidéos illustrant le fonctionnement des carrelets.














Sur le grand canal, lorsque nous sommes partis de chez Amma, nous en avons vu qui sont encore utilisés par les pêcheurs de la région. Malheureusement, les techniques modernes de pêche les rendent de moins en moins rentables.










À Mattancherry, situé sur la même péninsule que Kochi, se trouve le palais hollandais, érigé par les Portugais en 1555 et rénové par les Hollandais en 1663, d'où son nom de palais hollandais. On y trouve plusieurs peintures murales, de même qu'une galerie de portraits des maharajas à partir de 1864. Nous y apprenons un peu l'histoire de ces maharajas. Les photos à l'intérieur du palais sont strictement interdites, c'est pourquoi nous avons uniquement des photos extérieures du bâtiment.






 





À proximité, nous marchons longuement dans les petites ruelles touristiques menant vers le quartier de la synagogue, où se déroulent différentes activités commerciales, antiquités, joaillerie, etc...












Un peu plus loin, le quartier de récupérateurs de divers matériaux de construction. Il s'agit de grands bazars.










Vous apercevez sur la prochaine photo la boutique rudimentaire d'un couturier, suivie du couturier lui-même. Joël veut faire réparer un short, mais le monsieur ne trouve pas de tissu compatible.










Au cours de cette même randonnée, nous pensons aller visiter un immeuble du nom de mémorial à Nehru. Dès notre entrée dans l'édifice, nous réalisons qu'il s'agit d'une salle de réception où se déroule un repas de noces musulman. Les parents des mariés nous aperçoivent et insistent pour que nous montions sur la scène, où des photographes sont en train de prendre des photos des mariés. Nous sommes donc photographiés avec les mariés, somptueusement vêtus. Après la séance, ils insistent pour que nous mangions avec eux. Nous sommes impressionnés de l'accueil qui nous est réservé. 











De manière générale, en Inde, les mariages sont toujours arrangés par les parents et les futurs mariés ne peuvent se voir qu'en présence d'un chaperon et pas plus de deux ou trois fois durant les trois mois de préparation du mariage. De plus, les mariés résident dans la maison familiale de l'époux, s'ajoutant aux autres couples déjà installés, ce qui occasionne souvent une cohabitation de plusieurs générations. Au dire d'un indien, j'ai compté jusqu'à 35 personnes vivant ainsi sous le même toit.

Pierre fait réparer ses sandales par un cordonnier ambulant très habile, utilisant ses pieds comme des mains. Le cordonnier et d'autres indiens assistant à la scène sont amusées par le fait de voir faire réparer une si vieille paire de sandales. Nous en comprenons plus tard la raison, en observant dans une boutique de chaussures, que le prix d'une nouvelle paire équivaut à la valeur de la réparation. Nous en rions de bon coeur en pensant que ce brave cordonnier a bien gagné sa journée.











Nous visitons l'église St-François, construite à l'origine par des moines franciscains Portugais et reconstruite en pierre vers le milieu du XV1 ème siècle. Nous assistons au spectacle d'une chorale de chants de Noël, ce qui nous met dans l'ambiance de la fête.











Nous assistons également à un spectacle de Kathakali, une forme artistique datant du XV11 ème siècle, mais quelques éléments remontent à des rituels religieux du 11 ème siècle. Le Kathakali met en scène une histoire, généralement basée sur les épopées hindoues du Ramayana et des Puruna. Les thèmes sont classiques: vice et vertu, pauvreté et prospérité, guerre et paix.

La longue préparation, à laquelle on assiste, obéit à des règles très strictes. Maquillage, costumes fantastiques, coiffures très ornementées et méditation transforment les acteurs, physiquement et mentalement, en dieux, héros et démons qu'ils vont interpréter.











Des percussions et des chants accompagnent les acteurs, qui content l'histoire à l'aide de gestes précis, particulièrement des mudra (gestes des mains) et des expressions faciales, à la façon d'un grand spectacle de mime.











Un court vidéo donne un aperçu de cette représentation.



Nous quittons le bord de mer pour aller nous oxygéner dans les plantations de thé de Munnar, situé à 1500  mètres d'altitude dans les ghats occidentaux, ce qui sera notre prochain rendez-vous.