jeudi 24 mars 2011

Haridwar, ville sacrée sur le Gange




C'est à Omkareshwar, qu'il y a un mois et 15 jours, nous avons décidé d'orienter notre voyage vers les villes et lieux sacrés d'Inde, plutôt que de visiter les palais des maharajas du Rajasthan, ce qui pourrait être le but d'un autre voyage.

Ainsi nous arrivons à Haridwar, située à 250 km au nord de Dehli, altitude 249 m, autre ville sacrée de l'hindouisme. Le Gange a ici une couleur émeraude et semble bien plus pur qu'à Allahabad ou Varanasi . 



Tous les 12 ans et à tour de rôle avec Allahabad, Nasik et Ujjain, Haridwar accueille la Kumbh Mela, réputée pour être la plus grande manifestation religieuse sur terre. Cet événement attire des millions de pèlerins dont les saddhus Naga-babas, qui défilent à cette occasion le corps nu et recouvert de cendre.



Les foules se massent autour du célèbre ghat Har-ki-Pairi qui, pour la petite histoire, marque l'endroit où Vishnu aurait fait tomber le nectar céleste et où le sol aurait épousé l'empreinte de ses pieds .


En ce lieu, les pèlerins viennent se laver de leurs péchés dans le fleuve, au cours souvent rapide, et donner de l'argent aux différents temples.




Chaque soir, une heure avant le coucher du soleil, à lieu, ici aussi, la cérémonie du « ganga aarti » (adoration du fleuve).



Certains fidèles offrent du lait au fleuve, ou déposent des coquilles confectionnées à l'aide de feuilles de bananiers, remplies de pétales de fleurs.



Sur les gahts, nous assistons aux préparatifs de paniers décorés et remplis de petites fioles d'eau du Gange, que des dévots porteront sur leurs épaules durant un pèlerinage de 500 km à pied, sous une chaleur écrasante.


Nous prenons une matinée pour gravir la montagne, par un sentier qui passe sous un téléphérique et qui nous conduit vers, devinez quoi ?? le temple de la déesse Mansa Devi, réputée pour exaucer les vœux; c'est un passage obligé sur la route des sources du Gange. De là- haut, point de vue exceptionnel sur la ville, le fleuve et ses environs.



Chaque jour, nous flânons et observons la vie sur les longues promenades aménagées sur les rives. Nous y voyons, un peu à l'écart de l'agitation centrale, le rituel du bain en famille qui ne perturbe pas le coiffeur endormi.



C'est l'heure du « chai » quotidien, accompagné d'un gâteau sablé maison, devant notre petite gargote fétiche.



Sous le regard amusé des babas du quartier aux dreadlocks bien enroulées,


petit bain purificateur traditionnel pour Joël, dans une eau qui commence à devenir glacée. 



Il fait encore trop chaud à Haridwar, nous partons rejoindre Uttarkashi, en altitude, 7 heures de route et 155 km d'ici.

vendredi 18 mars 2011

Khajuraho, temples de l'amour et le Taj Mahal, preuve d'amour




Le voyage en train, qui nous mène vers Khajuraho, est plutôt difficile et reste une expérience de vie unique. À bord du train, charmeurs de cobra menaçants et travestis tapant dans leurs mains, tous en quête d'argent, intimident les passagers et nous donnent des sueurs froides !!! Lâchons prise, c'est l'Inde !!!

Une correspondance en bus nous permet de prendre un repas dans un restaurant de la gare routière (remarquez le noir de la fumée sortant de la cuisine), et nous achetons aux vendeurs de rue quelques provisions pour grignoter durant le voyage.



Khajuraho est un petit village touristique perdu au milieu d'une jolie campagne verdoyante. Nous voilà arrivés entiers à la cité des temples de l'amour, classés au patrimoine mondial de l'humanité et qui compte parmi les chefs-d'oeuvre mondiaux de l'art religieux.



Des 85 temples édifiés de 950 à 1050, il n'en reste plus que 25 répartis en 3 groupes. En partie détruits par les invasions musulmanes, peu à peu abandonnés et envahis par la jungle, ils furent redécouverts par les anglais en 1838.

Ce site, célèbre pour ses sculptures érotiques inspirées du Kama-Sutra (qui ne représentent que 5% de l'ensemble de la surface sculptée), l'hommage au corps féminin et son excellent état de conservation en fait l'un des sites les plus visités en Inde.



Nous visitons en premier les temples du groupe ouest, de loin les plus beaux, situés dans une nature paisible. Celui de Varaha, troisième incarnation de Vishnu, abrite une statue de sanglier en grès de 1m50 le représentant.



Le grand Lakshman, temple le plus ancien, achevé en 954, après 20 ans de chantier, est très intéressant.

Sur le mur sud, on y voit des sculptures de scènes de guerre, de jolies femmes légèrement voilées, des couples s'unissant dans des poses acrobatiques, un homme s'accouplant avec une jument, sous le regard d'une femme qui se voile la face, mais que d'un oeil. La religion hindoue est parfois pleine de surprises.





Le Kandariya-Mahadev, le plus grand de la ville (30m50 de long) incarne l'apogée de l'architecture chandela. On dénombre 872 statues, mesurant 1m de haut et ici aussi, un grand nombre de scènes érotiques.



Le Matangesvara est le seul temple de Khajuraho encore actif. Il abrite un lingam (symbole phallique de Shiva) haut de 2m50.



C'est en vélo que nous visitons les autres groupes de temples dispersés dans la campagne, sous le regard amusé des Buffalo qui se prélassent dans la mare.



Le temple Parsvanath, le plus vaste des temples Jaïns, se trouve dans les temples du groupe est. La remarquable effigie noire rappelle qu'il s'agit d'un site jaïn.





Nous payons plus cher pour un bus DE LUXE afin d'affronter les 10 heures de trajet jusqu'à Agra., Pourtant, il n'en a que le nom, nous sommes chargés comme des sardines et il fait du ramassage scolaire. Nous voyageons sur une route en chantier tout du long. L'Inde prépare son réseau routier pour recevoir les milliers de voitures à venir, INIMAGINABLE !!!


Nous venons à Agra pour admirer son somptueux monument, le Taj Mahal, édifice considéré comme un des plus beaux du monde. C'est de la terrasse de notre hôtel que nous l'apercevons pour la première fois, au lever du soleil.



C'est sous le règne de l'empereur Shah Jahan, que le Taj vit le jour. Ce mausolée fut édifié pour recevoir le corps de la deuxième épouse de l'empereur, morte en mettant au monde leur 14 ème enfant. Son trépas brisa le coeur de Shah Jahan, dont les cheveux seraient devenus gris en une nuit. Rien ne pouvait alors être trop beau pour elle et ce n'est pas moins de 20,000 ouvriers et artisans d'Inde et d'Asie centrale qui participèrent à la construction.




Des spécialistes furent amenés d'Europe pour concevoir les treillis de marbre et les panneaux faits de milliers de pierres semi-précieuses incrustées dans le marbre blanc.



Autre particularité du Taj Mahal, c'est qu'il a permis à l'Inde de comprendre comment faire de l'argent rapidement avec les touristes étrangers: droits d'entrée pour les indiens 20 roupies et pour les étrangers, 750 roupies. Cette règle s'applique dans tous les monuments de ce pays. Plusieurs indiens, dans le commerce en général, semblent en prendre l'exemple pour s'enrichir plus vite.

Nous visitons le fort d'Agra, l'un des plus beaux forts moghols du pays, construit en grès rouge, sur les bords de la rivière sacrée la Yamuna, en 1565. Transformé en palais par l'empereur Shah Jahan, le palais devint sa prison dorée pendant les 8 dernières années de sa vie, après que son fils l'eut détrôné en 1658. De derrière les barreaux, il pouvait contempler le mausolée de sa bien-aimée.





Comme à chaque bonne journée de visite, elles se terminent souvent devant un bon chai « thé », servi dans la rue.



La température se fait ressentir de plus en plus chaude et nous décidons de partir pour Haridwar et les sources du Gange, près de la fraîcheur des montagnes himalayennes.